Je suis FRED, et voilà mon verdict après plusieurs semaines passées avec la Nintendo Switch 2. Je l'avais déjà prise en main il y a quelques semaines, mais après l'avoir utilisée quotidiennement pendant deux mois, je peux enfin vous livrer un avis plus complet, honnête et nuancé. Dans cet article je décris ce qui m'a séduit, ce qui m'a frustré, et pourquoi — malgré ses qualités indéniables — je conseille à beaucoup d'attendre avant d'acheter.

📏 Le format : ce qui fait toute la différence
Si je dois commencer par une qualité qui saute aux yeux, c'est bien le format de la Switch 2. Elle est plus grande — nettement — que la première Switch et que le modèle OLED. Nintendo a choisi d'agrandir l'écran sans alourdir l'épaisseur : la console gagne 30 mm en largeur et 64 mm en hauteur, tout en restant calée à 13 mm d'épaisseur. Résultat : une console massive visuellement, mais terriblement compacte en pratique.
Ce compromis d'échelle est important. Comparée à une ROG Ally, un Steam Deck ou une MSI, la Switch 2 reste l'une des consoles portables les plus fines et faciles à glisser dans une sacoche. Quand on voyage — en avion, en train — cette finesse change tout : elle se range mieux, se manipule mieux, et elle pèse moins en sensation.

Autre point fort lié au format : les contrôleurs détachables. Les Joy‑Con permettent d'utiliser la console en mode déporté, de la poser facilement sur la tablette d'un siège et même de passer un contrôleur à un voisin pour une partie. Le pied intégré (le kickstand) est mieux pensé que dans le passé : il est solide, ajustable et rend la Switch 2 réellement praticable en mode posé.
🖐️ Confort et ergonomie : la contrepartie du compact
Mais tout n'est pas parfait. Pour gagner en compacité, Nintendo a sacrifié la poignée. Les tranches des Joy‑Con viennent s'appuyer sur le canal carpien, et sur de longues sessions cela peut provoquer engourdissements et fourmillements. Personnellement, j'ai ressenti ce problème lors de sessions prolongées ; le Steam Deck, avec ses poignées, reste plus confortable pour jouer des heures.
Heureusement, ce problème est simple à corriger avec des accessoires. Par exemple, une coque-poignées (vendue autour de 30€) permet d'ajouter des grips détachables et offre en prime des emplacements pour cartes de jeu au dos. Les poignées Fastnail apportent quant à elles des gâchettes plus profondes et rendent les Joy‑Con beaucoup plus agréables en main. Il existe aussi des accessoires « souris » pour Joy‑Con qui aident certaines configurations.
- Avantage : format ultra-transportable, kickstand efficace, partage facile.
- Inconvénient : ergonomie moyenne sans accessoires, inconfort sur longues sessions.
🖥️ L'écran : plus grand, mais des choix qui surprennent

Nintendo a monté la dalle à 7,9 pouces et a enfin passé la définition à du Full HD (1080p). Bonne nouvelle ? Oui. Suffisant ? Pas toujours.
La Switch 2 utilise une dalle LCD compatible HDR, mais ce n'est pas une dalle OLED. Et ça se voit : les contrastes et la profondeur des noirs ne sont pas comparables à une véritable OLED, ni même à certains concurrents qui proposent des écrans plus lumineux et moins réfléchissants. La luminosité maxi est d'environ 390 nits, bien en dessous du Steam Deck (≈600 nits). Conjuguée à une surface assez réfléchissante, cela rend la console moins confortable en extérieur, notamment dans un train au soleil.
Autre décision discutée : la prise en charge du 120 Hz. Sur le papier c'est séduisant, mais dans la pratique sur les « gros jeux » la console n’atteindra jamais ces 120 images/seconde. Proposer du 120 Hz sans que le hardware suive sur les titres les plus gourmands est, pour moi, incompréhensible — un choix marketing plus qu'un réel avantage technique aujourd'hui.
⚙️ Puissance : plus que la PS4, pas une PS5
La partie la plus débattue : la puissance brute. Non, la Switch 2 n'est pas au niveau d'une PS5 ou d'une Xbox Series X. Mais elle n'est pas non plus au niveau d'une PS4 comme certains l'ont affirmé à tort.

Voici les principales specs :
- Processeur Nvidia personnalisé pour Nintendo, CPU 8 cœurs
- GPU basé sur l'architecture Nvidia avec ≈1536 cœurs CUDA (performances proches d'une RTX 2050)
- 12 Go de RAM LPDDR5
- 256 Go de stockage interne, extensible via microSD Express
- Support du DLSS et du ray tracing (dans une certaine mesure)
Sur le terrain, ces composants permettent à la Switch 2 d'étirer la définition, d'afficher des textures plus fines et surtout d'assurer une constance dans le framerate. C'est ce côté « stable tout le temps » qui m'a le plus plu : la console tourne bien, et surtout elle tourne bien de façon régulière — textures fines, contours nets, éclairages travaillés.
Performances mesurées (exemples)
- Cyberpunk 2077 (dock 4K) : ≈40 FPS en mode Performance, ≈30 FPS en mode Qualité.
- No Man's Sky (dock) : ≈46 FPS en moyenne.
- Donkey Kong Bonanza (titre natif) : 60 FPS constant en 4K une fois docké.
- Mario Kart World : 60 FPS constant une fois docké en solo ; mais en multijoueur la console impose 30 FPS.
Ces chiffres montrent que la Switch 2 dépasse clairement le Steam Deck sur certains titres et se place plutôt entre la PS5 (haut) et la PS4 (bas). Et pour les jeux Switch 1 mis à jour via patch « New Gen » (ex. The Legend of Zelda: Breath of the Wild), les gains sont nets : meilleures textures, framerate plus stable, plus de confort pendant les combats.
🔋 Autonomie et recharge : la vraie déception

La Switch 2 embarque une batterie de 5220 mAh. Nintendo annonce une autonomie comprise entre 2 et 6h30 selon l'usage. Pourquoi un tel écart ? Parce que tout dépendra du jeu et des réglages :
- Cyberpunk 2077 : environ 2h à 2h05
- Mario Kart World : ≈3h15
- Breath of the Wild (version New Gen) : ≈3h15
- Undertale (réglages moyens) : ≈3h40
En pratique, on est loin des 6h30 maximum. Les jeux gourmands consomment vite, et même des titres indépendants offrent rarement une autonomie qui atteigne cette valeur maximale annoncée. Si vous traversez l'Atlantique sans recharge, ça ne passera pas. Pour une traversée européenne ou un trajet en train, vous vous en sortirez la plupart du temps, mais il faudra être réaliste et prévoir une batterie externe pour les longues journées.
Et la recharge ? Là aussi c'est frustrant : il faut environ 3 heures pour recharger complètement la console. En 2025, pour une batterie de 5220 mAh, c'est lent. Résultat : planifiez vos recharges et privilégiez une bonne batterie externe (les bonnes marques, pas d'achats douteux).
Un point positif cependant : le double connecteur USB‑C est pratique. Selon vos besoins vous pouvez brancher la console par le haut ou par le bas — un détail mais un détail bien pensé pour l'usage nomade.
🔧 Accessoires indispensables

Pour profiter pleinement de la Switch 2 sans subir d'inconfort, quelques accessoires deviennent vite indispensables :
- Coque-poignées (≈30€) : corrige l'ergonomie, évite les engourdissements et offre rangement pour cartes.
- Poignées Fastnail : transforment les Joy‑Con en manettes plus ergonomiques avec gâchettes profondes.
- Accessoires souris pour Joy‑Con : utiles selon les jeux et la configuration.
- Batterie externe de qualité : nécessaire si vous voyagez souvent.
- Manette Pro 2 : meilleure prise en main pour sessions longues sur dock.
Ces accessoires améliorent l'expérience de jeu mais augmentent évidemment le coût total. N'oubliez pas que la Switch 2 est pensée pour être polyvalente, mais elle demande parfois un petit investissement additionnel pour atteindre son véritable potentiel ergonomique.
🌐 Plateforme et écosystème : confortable, mais fermé

Le système d'exploitation de la Switch 2 est presque inchangé depuis la première Switch. Sur le moment ça m'a déçu ; à l'usage, j'ai réalisé pourquoi Nintendo a peu modifié la formule. Le OS est ultra-rapide : moins de deux minutes entre la sortie de veille et le début du jeu. Les mises à jour sont rarissimes et rapides à appliquer. Pas de friction inutile, pas d'obligations. C'est l'usage avant tout — et dans ce registre, Nintendo excelle.
Mais le revers de la médaille, c'est l'ouverture. La Switch 2 reste très fermée :
- Pas d'accès aux services de cloud gaming (Xbox Cloud Gaming, GeForce Now, etc.).
- Pas d'applications tierces classiques (pas de YouTube, Netflix, Disney+ nativement au lancement).
- Pas d'exécution de jeux d'autres plateformes hors du catalogue officiel.
Pour l'émulation, les abonnés au Switch Online ont accès à une sélection rétro (NES, Game Boy, SNES, Game Boy Advance, Nintendo 64), et la GameCube fait son entrée avec — pour l'instant — un catalogue limité (quelques titres dont The Wind Waker). C’est une bonne initiative, mais l'offre est minime au lancement et doit encore s'étoffer.
💶 Prix, line‑up et politique commerciale

La Switch 2 est proposée à partir de 469,99 €. Le pack incluant Mario Kart World monte à 509,99 €. À cela s'ajoutent des accessoires qui ne sont pas donnés :
- Caméra officielle : 59,99 €
- Manette Pro 2 : 89,99 €
- Joy‑Con supplémentaire : 49,99 € l'unité (oui, seulement un seul)
Comparé à la Switch d'origine lancée à 329,99 € en 2017, c'est une hausse significative. On peut contextualiser : l'inflation des prix des composants, des smartphones et des PC portables a tiré les tarifs vers le haut. Mais une console familiale devrait rester relativement accessible, et la Switch 2 est clairement plus chère que son aînée au lancement.
Le vrai problème, selon moi, n'est pas seulement le tarif : c'est le line‑up de lancement. Les chiffres de vente sont impressionnants — plus de 6 millions d'unités vendues, et Mario Kart World s'en est écoulé à près de 6 millions également — mais ce succès doit être replacé dans son contexte : Mario Kart World était quasiment la seule exclusive majeure au lancement. Nintendo a mis sur le marché une nouvelle console après près de 7 ans d'attente avec un seul vrai titre d'éditeur first‑party le jour J.
Oui, des jeux multi‑plateformes comme Cyberpunk 2077, Fortnite, Street Fighter 6 et No Man's Sky étaient disponibles dès le départ, mais ce ne sont pas des exclusivités qui poussent un public familial à upgrader. Il a fallu attendre plus d'un mois (le 17 juillet) pour voir débarquer la deuxième exclusivité majeure, Donkey Kong Bonanza. Deux exclusivités pour une console neuve ? C'est léger.
Imaginez le lancement avec un nouveau Zelda, un nouveau Pokémon et un Animal Crossing : l'impact aurait été complètement différent. Là, Nintendo a choisi la prudence — une stratégie qui fonctionne commercialement mais qui me laisse sur ma faim en tant que joueur exigeant.
🏁 Verdict : acheter maintenant ou patienter ?
Après deux mois d'utilisation, voici mon avis synthétique :
- Points très positifs : format exceptionnel, kickstand utile, Joy‑Con détachables, stabilité des performances, excellentes améliorations graphiques sur les jeux New Gen, expérience utilisateur ultra‑rapide et sans friction.
- Points négatifs : écran LCD (pas OLED), luminosité limitée et reflets, autonomie trop variable et recharge lente, ergonomie discutable sans accessoires, catalogue d'exclusivités trop léger au lancement, plateforme fermée (pas de cloud gaming / apps tierces).
En l'état, je ne peux pas recommander la Switch 2 les yeux fermés à tout le monde. Si vous possédez déjà une Switch et que vous hésitez, ma recommandation est claire : attendez. Deux options selon votre profil :
- Si vous êtes patient et que l'écran est crucial pour vous : attendez la version OLED. Elle devrait résoudre le principal regret que j'ai sur la dalle actuelle.
- Si vous voulez absolument la Switch 2 maintenant mais que vous voulez limiter les frustrations : attendez au moins que le catalogue s'enrichisse en exclusivités Nintendo (nouveaux Pokémon, Zelda, Animal Crossing, etc.).
Maintenant, si vous voyagez beaucoup et que le format et la portabilité sont vos priorités absolues, la Switch 2 peut déjà être une très bonne option — à condition d'investir dans quelques accessoires (coque-poignées, batterie externe, manette Pro pour le salon).
🗣️ Et vous ? Parlons-en
Ceci n'est que mon avis après deux mois d'utilisation. J'ai essayé d'être le plus honnête et détaillé possible : la console me séduit énormément par son format et ses performances constantes, mais elle me frustre par ses compromis — écran, autonomie et line‑up.
"La Switch 2 donne envie, elle séduit autant qu'elle frustre. En l'état, je ne peux pas la recommander les yeux fermés."
Je suis curieux de connaître votre ressenti : l'avez‑vous testée ? Allez‑vous l'acheter maintenant ou attendre ? Partagez vos impressions — et restons courtois dans les échanges. Les commentaires agressifs n'ont pas leur place ici.
Merci d'avoir lu jusqu'ici. Si vous voulez des tests complémentaires (astuces pour améliorer l'autonomie, comparaison détaillée avec Steam Deck & ROG Ally, tests d'accessoires), dites‑le et j'en ferai des articles et des vidéos courts sur mes réseaux.
