Bonjour à toutes et à tous — c’est Julien Chièze. Après plusieurs sessions de prise en main sur le salon et quelques heures à jouer à divers titres, voici mon retour complet et sans langue de bois sur la ROG XBOX ALLY X, la collaboration Asus ROG × Xbox. Dans cet article je vous livre mes impressions personnelles, les qualités qui m’ont séduit, les limites que j’ai repérées et tout ce qu’il faut savoir avant d’envisager un achat.
Je précise dès maintenant : j’ai testé les deux modèles présentés, la version « Ally » blanche (moins puissante) et la version « Ally X » noire (le haut de gamme). Les machines seront officiellement disponibles à partir du 16 octobre. J’ai joué à Doom The Dark Ages, Clair Obscur Expédition 33, Final Fantasy VII Remake, Gears of War Reloaded, Baldur's Gate (Balatro dans la vidéo) et Forza Horizon 5, entre autres. Ces jeux m’ont permis d’avoir un aperçu large, des blockbusters aux titres plus modestes.
Prise en main et ergonomie 🎮
Premier constat : l’ergonomie est clairement un point fort. Asus maîtrise la fabrication de machines portables depuis un moment, et Xbox a apporté son expertise en ergonomie — on le ressent. Le bouton Xbox est présent, la disposition des touches et les grippes autour de l’écran rappellent le design des manettes Xbox, et l’équilibrage du poids est bien pensé.
La console/mini-PC est plutôt épaisse et de bonne tenue en main : on sent qu’il s’agit d’un objet technique, robuste. Malgré ce gabarit, elle n’est pas traîtresse à manipuler et l’intégration des éléments est propre. Les surfaces de préhension sont légèrement granuleuses, agréables au toucher, et les boutons latéraux sont larges — faciles à atteindre sans contorsion.
Comparée à la Steam Deck que j’ai souvent trouvée "balaise" côté ergonomie, la ROG Xbox Ally m’a paru plus accessible et confortable lors de sessions prolongées. C’est important : la sensation en main pèse beaucoup dans l’expérience globale d’une machine portable.
Gestion thermique et performances 🔥
La gestion de la chaleur est l’un des éléments qui m’a le plus marqué lors de ce premier contact. Les aérations sont bien visibles et efficaces : même après plusieurs heures de démonstration sur le salon, la machine n’était pas brûlante.
Ce ne sont pas des promesses marketing : j’ai touché la machine sous différents angles et l’évacuation d’air se fait proprement. C’est essentiel pour une machine qui intègre des puces puissantes dans un format compact.
Sur le plan raw performance, la version X embarque la puce portable la plus ambitieuse du moment et se positionne devant la plupart des concurrents portables actuels — elle devance logiquement la Steam Deck sortie il y a plus longtemps. Cela se traduit par un rendu visuel globalement très propre sur des titres exigeants comme Final Fantasy VII Remake ou Forza Horizon 5.
Écran et rendu visuel 📺
L’écran fait 7 pouces, il n’est pas OLED (et oui, je sais que beaucoup l’espéraient) mais le rendu est propre et lumineux. Surtout, il prend en charge le VRR (rafraîchissement variable), ce qui aide à lisser l’expérience et limiter les saccades.
Final Fantasy VII Remake m’a particulièrement frappé : les effets de lumière, la qualité des textures et la tenue générale du jeu étaient très séduisants. Malgré l’absence d’OLED, l’image reste convaincante dans un usage portable.
Cependant, j’ai aussi repéré quelques défauts liés au rendu à haute distance : du popping sur la végétation ou des éléments graphiques lointains peut apparaître, mais rien d’insurmontable — surtout si l’on considère le compromis puissance / format.
Freezes et incidents observés ❄️
Il faut toutefois être transparent : pendant plusieurs sessions sur Doom The Dark Ages, j’ai constaté des petits freezes à quelques reprises. Ce n’était pas systématique, mais suffisamment fréquent pour être remarqué.
On m’a indiqué que ces incidents étaient exceptionnels sur le salon et qu’il s’agissait d’une version non définitive du système. Cela reste à confirmer après le lancement commercial, quand les mises à jour logicielles et les builds finaux seront disponibles. Pour l’instant, il faut garder une part de prudence : l’expérience sur stand n’est pas équivalente à l’expérience chez soi avec l’OS final et les versions retail des jeux.
Gâchettes et retours haptiques 🎯
Un point de déception : les gâchettes. Elles sont larges et agréables à la pression, mais elles ne sont pas adaptatives. Contrairement à ce que propose la concurrence sur certains produits (exemple : la PlayStation Portal pour certains retours), on n’a ici que de petites vibrations par impulsion et pas d’effet de résistance progressive.
Cela n’enlève pas la jouabilité, mais sur l’immersion pure j’aurais aimé voir un effort plus marqué sur le retour haptique et des gâchettes adaptatives. Xbox n’a pas (encore) intégré cette technologie, et j’espère que ce sera une évolution future.
Interface et OS : un Windows alléger 🪟
L’interface est une vraie amélioration par rapport à ce que proposaient jusqu’ici beaucoup de mini-PC ou machines sous Windows classique. L’OS de la ROG Xbox Ally ressemble à un Windows « light » pensé pour le jeu : on sent que Microsoft a retiré le superflu pour offrir une expérience plus fluide et centrée sur le gaming.
Le bouton Xbox centre l’interface : en le maintenant on fait apparaître des tuiles et des menus. L’écran tactile fonctionne bien pour naviguer rapidement, mais la version que j’ai testée au salon empêchait de basculer entre toutes les boutiques (Steam, Epic, Xbox Store) — la démo était restreinte. L’idée, en tout cas, est belle : unifier l’accès aux différentes plateformes PC sur un appareil portable.
Compatibilité des jeux : Play Anywhere et cloud gaming ☁️
Ici se pose une problématique fondamentale que je veux rendre limpide : la ROG Xbox Ally n’est pas une console Xbox au sens traditionnel, c’est un mini-PC. Cela a des conséquences directes sur la compatibilité des jeux achetés sur Xbox Series.
Explication simple :
- Si un jeu que vous avez acheté sur Xbox a une version PC « Play Anywhere » (ou si l’éditeur propose la version PC), vous pourrez lancer la version PC nativement sur la ROG Xbox Ally.
- Si ce jeu n’a pas d’équivalent PC, vous ne pourrez y jouer que via le cloud gaming (xCloud), donc en streaming en ligne.
Autrement dit : vos achats sur Xbox Series ne se transfèrent pas automatiquement en natif sur cette machine, sauf si le jeu est proposé aussi sur PC. C’est un point qui va créer de la confusion chez certains joueurs grand public. Acheter la ROG Xbox Ally en pensant pouvoir lancer tous ses jeux Xbox locaux sans contrainte serait donc une mauvaise surprise pour ceux qui ne connaissent pas le fonctionnement Play Anywhere.
Pour les joueurs PC / technophiles, ce n’est pas un souci : l’appareil supporte Steam, Epic, etc. mais sur le stand je n’ai pas pu tester la bascule complète entre stores comme promis. À vérifier après sortie.
Modes de performance et autonomie 🔋
La machine propose trois réglages de performance : un mode éco, un mode équilibré et un mode performance (ou similaire). Ces modes modulent la puissance délivrée par la puce et l’impactent directement sur l’autonomie.
Concernant l’autonomie, difficile d’établir un chiffre officiel tant que l’OS et les drivers ne sont pas définitifs. Sur des titres très gourmands, mon estimation réaliste est la suivante : si vous poussez les performances au maximum, n’attendez probablement pas plus de ~2 heures d’autonomie en jeu intensif. En usage plus léger ou avec des réglages basculés vers l’économie d’énergie, on peut évidemment s’en sortir plus longtemps.
C’est le même dilemme que pour toutes les machines portables puissantes : performance rime souvent avec consommation. Le fait que la ROG Xbox Ally propose plusieurs profils est positif, car cela permet d’ajuster l’expérience selon ses besoins — voyage, trajet, session courte, etc.
Prix, marché et positionnement 💶
La question centrale : combien cela va-t-il coûter ? Au moment de la rédaction, Xbox/Asus n’ont pas officiellement communiqué les tarifs définitifs, probablement en attente d’ajustements internationaux et de l’impact des taxes/douanes. Néanmoins, des fuites assez crédibles évoquent :
- ROG Xbox Ally (version blanche, moins puissante) : ~599 €
- ROG Xbox Ally X (version noire, plus puissante) : ~899 €
Ces prix placent clairement l’ally dans le segment haut de gamme. Pour contextualiser :
- La Nintendo Switch 2 est à environ 470 €.
- La PS5 Pro se positionne autour de 800 €.
- La ROG Xbox Ally X, à 899 €, serait donc plus chère que la PS5 Pro et presque deux fois le prix d’une Switch 2.
Sur le marché des mini-PC gaming, les volumes sont encore modestes : on parle d’environ 6 millions d’unités cumulées pour ces appareils sur plusieurs années, contre des dizaines de millions pour une console mainstream. La ROG Xbox Ally devra soit séduire les passionnés et les technophiles, soit réussir à élargir le marché par une stratégie marketing et un écosystème convaincant.
Où se situe la valeur ? Analyse marché et stratégie ðŸ§
Comprendre la proposition de valeur est essentiel :
- Technologie : la ROG Xbox Ally X propose un niveau de puissance inédit en portable grand public.
- Écosystème : l’intégration de Xbox OS léger et la promesse d’un accès aux différentes boutiques PC (Steam, Epic, Xbox) est pertinente.
- Limites : la dépendance au cloud pour de nombreux titres Xbox et le prix élevé limitent l’audience potentielle.
Microsoft n’est pas nouveau dans la stratégie logicielle : proposer un OS optimisé pour le jeu et le licencier à des partenaires est plausible. Si ce Windows « allégé » se répand, on pourrait voir d’autres constructeurs s’y engouffrer. Mais pour l’instant, la ROG Xbox Ally ressemble plus à un produit de niche, destiné aux joueurs prêts à investir dans la mobilité haute performance.
Mon verdict personnel et recommandations ✅
Mon premier contact a été globalement positif. Points forts :
- Ergonomie et prise en main très réussies.
- Gestion thermique impressionnante pour le gabarit.
- Rendu visuel séduisant malgré l’absence d’OLED.
- Interface pensée pour le jeu, plus fluide qu’un Windows « classique ».
Points faibles et points d’attention :
- Gâchettes sans adaptativité, pas d’haptique haut de gamme.
- Petits freezes constatés sur Doom — à confirmer avec la version finale du système.
- Problématique de compatibilité : beaucoup de jeux Xbox Series resteront accessibles uniquement via cloud si pas de version PC.
- Prix potentiellement élevé, pouvant freiner l’adoption grand public.
Recommandations :
- Si vous êtes joueur PC/Steam/Epic et que vous cherchez une solution portable puissante : la ROG Xbox Ally a beaucoup d’arguments.
- Si vous êtes un joueur Xbox « console-first » ayant une ludothèque majoritairement achetée sur Xbox et sans versions PC : réfléchissez à l’usage ; vous dépendrez beaucoup du cloud pour certains titres.
- Attendez les tests complets avec l’OS final et des mesures d’autonomie réelles avant de vous décider si le prix est un critère important pour vous.
FAQ rapide et points techniques 🔎
Quelles sont les différences entre la version blanche et la version X ?
La version blanche est légèrement moins puissante et propose moins de stockage ; la version X est le modèle haut de gamme avec la meilleure puce portable et davantage de capacité. Les deux partagent le même design ergonomique et l’OS allégé.
Peut-on jouer à tous mes jeux Xbox Series achetés sur console ?
Non. Seuls les jeux Play Anywhere ou disponibles sur PC seront jouables nativement. Les autres devront être streamés via le cloud gaming.
Combien de temps pour l’autonomie ?
Pas de chiffre officiel aujourd’hui. Estimation réaliste : jusqu’à 2 heures en jeu intensif si vous poussez la machine. En usage plus léger, davantage, selon le mode de performance choisi.
Le portage de l’OS Ã d’autres fabricants est-il probable ?
C’est plausible. Microsoft connaît son cÅ“ur de métier : l’OS. Un Windows allégé optimisé pour le jeu pourrait intéresser d’autres partenaires hardware si le modèle business est attractif.
Conclusion : une belle machine, mais des limites d’utilisation à connaître 🛣️
La ROG Xbox Ally X est une machine ambitieuse : ergonomie travaillée, gestion thermique convaincante, rendu visuel très séduisant et un OS pensé pour le jeu. Mais attention aux attentes : ce n’est pas une console Xbox portable universelle — c’est un mini-PC gaming. La question de la compatibilité des jeux achetés sur Xbox, le recours au cloud, le prix supposé élevé et quelques soucis de stabilité observés en démonstration sont des éléments à prendre en compte.
Si vous êtes prêt à payer pour la mobilité haut de gamme, curieux de Linux/Windows gaming et que votre bibliothèque est majoritairement PC-compatible, la ROG Xbox Ally peut être un excellent choix. Pour les joueurs consoles purs qui veulent simplement emporter leur ludothèque Xbox partout, la réalité est plus nuancée.
Les ROG Xbox Ally (version blanche) et ROG Xbox Ally X (version noire) sortiront le 16 octobre. Les tarifs officiels et les précommandes devraient tomber dans les jours/semaines qui viennent : gardez un œil sur les annonces officielles et les premiers tests complets avant de trancher.
Alors, est-ce que cette proposition vous attire ? Dites-moi dans les commentaires ce que vous en pensez et quelle version vous tenterait, si tenter vous plaît. Vive notre passion du jeu vidéo — à très bientôt.